Le Royaume d'Arathi

bon alors voila...
il s'agit ici de mon "roman". A la base, il s'agit juste d'un trip avec un ami. En effet, depuiq quelques 4 ans deja avec ce pote on bosse sur un univers créé de toutes pièces par nous. Bon certes y'a une vague inspiration, c'est inévitable, mais nous nous sommes efforcées d'en faire un monde original. Chacun a son pays de prédilection, et le décrit comme il le souhaite. J'ai eu alors l'idée de faire un melting-pot de tous les noms et concpts qui m'ont marqués, dans des livres, films, jeux vidéo et autres...
Mon "roman" se base sur cet univers, et racontera les péripéties d'un personnage, Eldarion, qui évoluera dans ce pays. Il est probable que j'élargisse par la suite à d'autres écrits, comme les Contes et Légendes Inachevés de Tolkien...Mais bon, pour cela il faut que je finisse ça, ce qui est fort compromis vu le temps que tout me prend ^^
enfin bon, il va de soi que j'aimerai des critiques objectives

Un souffle...un éclair…une proie…Un rongeur trop imprudent se retrouva cloué à l’arbre, sa tête transpercée par une flèche. Des fourrés à une dizaine de pas sortit un homme, un arc à la main. De taille moyenne, la silhouette longue et fine, l’homme s’approcha de sa victime. Un rayon de soleil perçant l’épais feuillage des arbres dévoila don visage enfantin aux traits fins, qu’encadraient des cheveux blonds lui tombant sur les épaules. Ramassant l’animal mort, l’homme retourna à son campement, et accrocha sa dernière victime à une branche d’à laquelle pendaient déjà plusieurs autres dépouilles. Il nettoya sa flèche, la rangea dans on carquois et contemple d’un air satisfait la résultat de ses trois jours de chasse dans la foret de …………………… . Satisfait, il ramassa le peu d’affaires qu’il emmenait à chaque fois avec durant ces escapades et prit le sac sur les épaules. Il quitta l’abri du pin-compagnon et s’enfonça dans la foret en sifflotant, les dépouilles sur son épaule, et son arc à la main. Il parvint à une clairière spacieuse, claire trouée dans la foret si dense par ailleurs. Au centre se dressait une maison. De dimensions respectables, l’habitation semblait solide et durable. Les murs faits d’épais rondins étaient ça et là attaqués par du lierre, et le toit aux planches arrangées étroitement en une faible pente était troué d’une petite cheminée fumante. Contre un des murs étaient empilée une vingtaine de bûches de bois et une hache était appuyée. Un œil non avisé aurait prise cette dernière pour une hache ordinaire, mais le chasseur savait que l’outil était en fait une hache de bataille, d’avantage faite pour couper des membres que du bois. L’homme sourit à l’idée de la vie mouvementée du possesseur de l’arme, et arriva à la solide porte qu’il poussa doucement. Un doux fumet l’assaillit immédiatement, provenant sans doute du chaudron qui se trouvait sur le feu, de l’autre coté de la pièce où il venait d’entrer. Un homme était penché sur le chaudron et s’affairait. A l’entrée du chasseur, l’autre se retourna et son visage s’éclaira.

_ Ah ! Eldarion, mon enfant. Tu arrives plie à l’heure. J’étais justement en train de préparer le déjeuner.

_ Et moi, j’ai apporté de quoi en faire un festin de rois ! dit en riant le chasseur, jetant les fruits de sa chasse sur une table.

_ Je vois ça, répondit l’autre. Il se leva, s’approcha de la table et examina ce que le jeune homme avait rapporté. Choisissant un lapin, il retourna au chaudron

_ Prends les autres et sale les…ça nous fera des provisions, de quoi tenir pendant longtemps.
Tu n’auras plus à aller dans la foret avant un certain temps.

_Bien malheureusement…

_ Eldarion, tu sais de quel œil je vois tes escapades. Chacun de tes départs me fait craindre ne plus te revoir. De plus, seul je ne peux pas accomplir toutes les tâches nécessaires à l’entretient de notre petit coin de paradis.

_ Mais près, j’aime la forêt, je m’y sens dans mon élément…Je ne crains rien : je la connais comme ma poche, chaque brin d’herbe m’est familier.

_ Ce n’est pas des brins d’herbe que vient le danger Eldarion…mais je te comprends, j’avais ton enthousiasme à ton âge…L’aventure m’attirait autant qu’elle t’attire. J’étais aussi imprudent et intrépide que tu l’es. C’est d’ailleurs pour ça que je me suis engagé dans l’armée du Roi…

Eldarion accomplit vite ce que son père lui avait demandé de faire, car il savait que ce genre de moments était de ceux où son paternel était rattrapé par ses souvenirs et racontait des anecdotes de son passé guerrier, ce dont le jeune homme raffolait.
Le repas se déroula calmement, le père et le fils devisant sur la guerre, le monde…Eldarion écouta son père évoquer l’Elhoïr, pays dans lequel il vivait mais dont il ne connaissait rien, le Roi Tibérias, roi juste et bon oeuvrant pour le bonheur de ses sujets, les dissensions que la Couronne subissait, la guerre civile qui en découlait, et qui menaçait d’éclater…Le jeune homme buvait ces paroles. Ils étaient coupés du monde, vivant dans un isolement total. Cela lui pesait. Il avait souvent abordé cette question avec son père, mais celui-ci lui répondait fermement que de bonnes raisons les faisaient s’écarter ainsi. Eldarion avait l’impression que son protecteur voulait fuir, se cacher de quelque chose…Combien de fois l’avait il vu monter la garde, dehors, son hache à portée de main. Les réponses parfois évasives de son père quand il lui posait des questions précises sur son passé lui paraissaient comme des tentatives de lui cacher quelque chose...Le jeune homme devait fêter ses seize ans dans quelques jours, ce qui le ferait devenir majeur. Peut être qu’à ce moment tout serait dévoilé…De fait, il mettait son mal en patience, et espérait que tout finirait par trouver une réponse. Il brûlait néanmoins de découvrir le monde, de sortir plus loin que les abords de la clairière. Ici, le jeune garçon était en sûreté, sous la protection de son père. Mais son esprit, sans qu’il sache pourquoi, aspirait à l’aventure. Il voulait connaître quelque chose de grandiose, et ne pas être condamné à finir sa vie dans ce coin reculé de la forêt. Il rêvait de hauts faits, d’actes héroïques, d’exploits chantés par les bardes, et ne supportait l’idée de mourir en inconnu. C’était la principale raison de ses excursions de plusieurs jours dans la foret. Au début simples ballades, elles s’étaient allongées et le jeune homme poussait à chaque fois plus loin les limites du périmètre connu. Son père s’y était au début fermement opposé, mais s’était vite fait à l’idée que la détermination du jeune homme était inébranlable. Dans ses yeux, Eldarion avait lu de la résignation, de la crainte, mais aussi de la fierté...
Le repas étant fini, les deux hommes sortirent dehors et assistèrent au coucher du soleil. C’était l’une des dernières soirées qu’Eldarion passait en tant qu’enfant, et il sentait qu’après son seizième anniversaire, sa vie ne serait plus la même…Il s’imaginait divers scénarios, mais les écartait tous les uns après les autres…Il était juste un simple forestier amoureux de la nature, et son père un ermite ayant fuit la civilisation qu’il avait dans son passé jugé indigne. Mais alors pourquoi sentait-il ce vague pressentiment que quelque chose de grand l’attendait ? Il secoua la tête, tentant d’en faire sortir ce fouillis de questions sans réponses qu’il pensait sans intérêt, et leva les yeux au ciel. La voûte céleste parsemée d’étoiles était un des spectacles qu’il appréciait par-dessus tout. Il ne s’imaginait pas pouvoir vivre enfermé, et aucune nuit ne passait sans qu’il ait ne serait ce qu’un instant tourné les yeux vers l’infini des cieux nocturnes. C’était devenu une sorte de rituel, qu’il avait prit la décision de respecter n’important quand, où qu’il soit, quoiqu’il fasse…Il resta un long moment, étendu, savourant la sécurité et la sérénité de l’instant présent, sans songer au futur. Son père le laissa pour aller faire sa ronde dans les bois environnant la clairière. Le jeune homme finit par s’endormir, à même le sol, comme ça lui arrivait souvent. Son père, revenant de sa ronde, le regarda un instant avec une touchante tendresse, rentra dans la chaumière et en sortit un instant plus tard, vêtu et équipé pour une longue escapade. Avec un dernier regard pour le corps étendu paisiblement dans l’herbe, l’homme s’enfonça dans les bois.

Le chant d’un oiseau, doux tintement joyeux, emplit les oreilles d’Eldarion. Il ouvrit les yeux, et découvrit dans le ciel clair et sans nuages un couple d’oiseaux qui s’ébattaient. Il contempla quelques temps ce spectacle d’innocence, se leva calmement et regarda autour de lui. A priori, son père n’était pas là. Ne le trouvant pas non plus à l’intérieur de la maison, le jeune homme pensa qu’il devait être parti pour quelque ballade, ou ronde plus approfondie que celles qu’il avait l‘habitude de faire. Dans tous les cas, il reviendrait vite. Eldarion entreprit alors de faire le ménage, couper du nouveau bois, et exécuter toute sorte de travaux en l’attendant. Celui-ci tardant à venir, il décida de préparer le déjeuner au cas ou son paternel reviendrait éreinté de cette longue escapade. Le temps passa, et la silhouette familière qu’Eldarion guettait ne perçait toujours pas le couvert des arbres. Le jeune homme ne s’inquiétait pas pour autant. Après tout, il s’agissait d’un ancien soldat…d’autant plus qu’il semblait avoir emporté sa hache. Mais au fur et à mesure que les heures défilèrent, le jeune homme sentit son cœur s’alourdir. Il avait beau se répéter que rien ne se passerait, que son père ne tarderait plus à revenir, il ne pouvait empêcher une sourde inquiétude lui peser. Il se fit nerveux, lançant de fréquents regards en direction de la forêt, désespérément muette à ses appels. Il se résolut à faire une petite ronde dans les abords de la clairière, sachant pertinemment que son père lui en voudrait de délaisser la maison sans raison. Son anniversaire était le lendemain, et il entendait le passer avec son père…Revenu bredouille à la chaumière, il déposa une énième fois le repas sur un plat au dessus du chaudron afin de le réchauffer, sortit et s’abîma dans des réflexions plus noires que les autres. La journée était bien entamé, et il ne restait plus que quelques heures avant son anniversaire…Un bruit de pas lui fit relever brusquement la tête. Un rire jaillit de sa gorge. A une centaine de pas, tirant visiblement quelque chose derrière lui, son père venait de sortir des bois. Il s’arrêta, se retourna et fit quelques gestes qu’Eldarion ne put distinguer, puis se tourna de nouveau et accueillit son fils qui avait couru dans ses bras dès qu’il l’avait vu. Le jeune homme retenait ses larmes, toute son inquiétude s’évaporant en un instant. Il accompagna son père à l’intérieur, le servit et s’attable avec lui

_ Cette viande a été réchauffée une vingtaine de fois…ne t’étonne pas père qu’elle ait mauvais goût.

Son père sourit, et jeta un regard par la fenêtre.

_ Ne t’inquiète pas, tu es tout pardonné. Ce repas est délicieux de toute façon. Je vois que mes leçons de cuisine sont enfin rentrées !

_ Je dois en effet avouer que j’ai eu du mal, mais je me réjouis de voir que ton enseignement ô combien avisé porte ses fruits…

Les deux hommes finirent leur repas en silence, le jeune homme se réjouissant de voir ses craintes infondées, le père gardant une mine mystérieuse et semblant préparer quelque chose.

_ Alors mon garçon, tu aura bientôt seize ans…Cela signifie que tu seras majeur.

_ Si tu savais comme j’ai hâte !

_ Je n’en doute pas…Cependant ne vas pas t’imaginer que tu pourras automatiquement faire tout ce que tu veux….

_ Du tout ! Eldarion sourit. Je sens juste qu’à partir de ce moment quelque chose changera en moi…

Eldarion remarqua le brusque raidissement de son père, et le regard furtif qu’il lui lança…

_ Qu’y a-t-il père ? J’ai dit quelque chose que je n’aurais pas du ?

_ Non…rien, répondit son père, embarrassé…
Bon, pardonne moi pour mon retard, nous avons beaucoup à faire avait de fêter dignement ton anniversaire ! J’ai à faire dans la forêt, reste ici et prépare notre maison, qu’elle soit digne d’un roi pour cet instant mémorable.

Eldarion sourit. Il ne put cependant s’empêcher de penser à la réaction étrange de son père…Il soupira…Son protecteur devait avoir avalé quelque chose de travers…Il le regarda sortir en toute hâte de la maison avec des airs de conspirateur, laissant son fils s’occuper de la maison.
Le reste de la journée passa rapidement, de même que la nuit. Eldarion se leva au beau matin. Il ne tenait plus en place. D’ici trois heures, il aurait enfin seize ans ! Il décida de partir se changer les idées dans la forêt. Il s’était enfoncé de quelques pas, quand il s’arrêta soudain…Il lui semblait avoir entendu un bruit…Un hennissement... Il tendit l’oreille, espérant que le bruit se répéterait.

_ Eldarion ! Viens ici, il reste encore quelque chose à faire à la maison ! Tu ne veux quand même pas qu’elle ne soit pas à la hauteur de l’évènement…

_ Non bien sur père, mais je croyais avoir tout fait…

_ Allez file, je veux que tout soit parfait.

Eldarion sourit, hésita un instant, puis prit la direction de la clairière, non sans regarder son père du coin de l’œil. L’homme n’avait pas bougé et le suivait des yeux. Son comportement était vraiment étrange…Arrivé à la chaumière, il parcourut l’habitation afin de voir ce que son père avait dans l’idée. Il remit en place quelques objets, épousseta meubles et étagères, refit les lits…Ayant fini, il retourna dehors. Son regard perçut alors une forme sombre à l’orée des bois. Il cligna des yeux, et regarda de nouveau. Mais il ne vit plus rien…Il regarda le soleil : ça y’était ! il aurait seize ans dans un instant ! Son père sortit des bois à ce moment, un grand sourire lui fendant le visage.

_ Alors, mon fils…Ca y’est, tu as seize ans…
Il sourit, puis se mit à rire. Eldarion rit aussi, et se précipita dans les bras de son père. Oui…il avait seize ans…il était majeur. Il savoura pleinement ce moment. Son père, se reculant de deux pas, lui lança un regard complice, porta les doigts à ses lèvres et siffla une longue note. Un hennissement lui répondit, identique à celui qu’Eldarion avait étendu quelques temps auparavant. Un bruit de sabot retentit, de plus en plus proche, puis des bois jaillit un magnifique cheval. La robe claire à laquelle la soleil donnait des reflets or, la crinière volant au vent, les naseaux frémissants, l’animal parcourut au trot les quelques mètres qui le séparaient des deux hommes et s’arrêta devant eux.
Eldarion leva une main tremblante, et la posa sur la tête du cheval. Puis il leva un regard émerveillé sur son père, qui le regardait en souriant. Celui-ci acquiesça en silence à la supplique muette du jeune homme qui sauta comme un enfant sur le dos du cheval. Sa joie semblait être sans limites. Il avait tellement imaginé son père monter fièrement sur quelque puissant destrier, qu’il rêvait d’en monter un aussi. Mais il n’avait aucun pratique, et dans son enthousiasme talonna l’animal qui partit en avant, le désarçonnant.
Se retrouvant à terre, Eldarion partit d’un grand rire avant de se relever et d’approcher du cheval avec plus de précautions. Son père l’aida à monter, lui montra quelques gestes à faire pour rester sur la dos de la monture et donna une grande tape sur la croupe de l’animal. Celui-ci partit d’un grand saut en avant, ballottant son cavalier. Eldarion se cramponnait comme il pouvait à sa crinière, et riait aux éclats, ravi. Le cheval s’arrêta une dizaine de mètres plus loin et baissa la t^te pour brouter l’herbe de la clairière. Eldarion descendit alors, et se tourna vers son père avec un grand sourire.

_ Tu as encore des progrès à faire mais je sens que tu deviendras vite un cavalier émérite !

_C’est sûr qu’avec une selle et un harnachement complet ça serait plus facile…

_ Ca viendra Eldarion, ça viendra…

_ De toute façon, je doute que je le monte pour autre chose que mes ballades en foret.

_ Qui sait ce que l’avenir nous réserve…

Son père avait dit cela sur un ton empreint de tristesse et son regard se fit lointain pendant un moment. Eldarion le remarqua mais se garda de faire un commentaire, sachant que son père lui confierait tôt ou tard ce qui lui pesait sur le cœur depuis quelques temps déjà.
Le reste de la journée se passa en exercices divers visant à familiariser Eldarion avec la monte à cheval.

Le lendemain, Eldarion se leva de bonne heure. Il s’habilla rapidement, prépara ses affaires pour une courte ballade ne forêt, et se dirigea vers l’enclos fait par son père pour le cheval. Il resta un instant à contempler l’animal magnifique, puis entra dans l’enclos pour le seller. Ceci fait, il monta maladroitement à cheval. Il ne maîtrisait pas encore totalement cet art, mais selon lui le meilleur moyen d’apprendre était d’essayer et de travailler en pratique. Aussi, après quelques essais, il dirigea sa monture vers le sortie de l’enclos, puis fit deux fois le tour de la clairière pour s’habituer à l’animal et habituer l’animal à lui. A la fin du second tour il aperçut son père devant la maison qui préparait ses affaires lui aussi.

_ Tu vas quelque part père ?

_ J’ai quelque chose à faire dans la forêt, ne m’attends pas avant la fin de la journée.

_ Quelque chose à faire ?
.
_ Tout à fait.
Il se retourna sur cette réponse plus qu’évasive et termina de se préparer au départ. Avec un signe pour son fils, il s’enfonça dans les bois, emportant sa hache.



Après le départ de son père, Eldarion s’occupa comme il le pouvait. Il ne pouvait quitter trop longtemps la chaumière, ses ballades s’en retrouvant quelque peu écourtées. Il tua le temps en installant un mannequin à un bout de la clairière et s’entraînant au tir. Ses années de chasses avaient fait de lui un tireur plus que doué, et il eut vite fait de se lasser. Il eut l’idée alors de délaisser son arc, et de considérer son couteau comme une arme de jet. C’est ainsi qu’il ajouta à son éventail de capacités le lancer de couteaux, et eut vite fait d’y atteindre un niveau honorable. La majorité de la journées passa de la sorte, si bien que l’après midi touchait à sa fin quand le jeune homme entendit quelqu’un arriver. Il stoppa ses activités et attendit, prenant garde à ce que son arc soit à portée de main. La chose s’avançait lentement, avec précaution, et s’arrêtait régulièrement. Quand Eldarion vit son père déboucher dans la clairière, il soupira de soulagement. Mais il ne tarda pas à remarquer les vêtements tachés de sang de son paternel et la hache ensanglantés qu’il tenait dans sa main. Son père s’arrêta à mi-chemin, se retourna et scruta les abords de la foret. Par précaution, Eldarion encocha une flèche et pointa son arc dans la même direction. Après un instant, le père se détendit et parvint jusqu’à la chaumière. Sans un mot, il entra à l’intérieur et s’affaira. Eldarion posa son arc, mais garda son couteau à sa ceinture. Il s’assit, attendant que son père revienne, ce qui ne tarda pas. Il s’était changé et lavé son visage, de sorte que rien ne laissait désormais penser qu’il s’était battu, conclusion à laquelle Eldarion était arrivé il y a quelques instants. Il leva un regard interrogateur sur son père. Celui-ci sembla chercher ses mots, et hésita un instant.

_ Je ne savais pas la forêt si dangereuse…

Son père s’assit, le regarda, prit une grande inspiration et dit d’un trait

_ Je n‘étais pas dans la forêt…j’étais….en ville.

_ En ville ?

_ Oui, j’y vais régulièrement pour nous procurer ce dont on ne peut tirer de la forêt, et me tenir au courant de ce qui se passe dans le pays en ces temps plus qu’agités.

_ Mais, pourquoi ne me l’as-tu jamais dit ?

_ La ville est bien plus dangereuse que la forêt…et puis je suppose que si je te l’avais dit tu m’aurais suivi…

_ Evidemment…mais père, tu sais que je peux me défendre…

_ Tu crois qu’on pet parader en ville un arme à la main sans raisons ? il y a un code à respecter…

_ Comment veux tu que je l’apprenne, si tu me tiens à l’écart de ça ?

_ Il vaut mieux que tu restes ici, en sécurité, dans un environnement que tu connais.

_ Mais moi j’en ai assez ! Je veux connaître autre chose que cette maudite forêt où nous sommes coincés ! Je veux découvrir le monde !

_ Il y a un temps à tout Eldarion. Tu viens tout juste de dépasser la majorité, tu as encore la vie devant toi.

_ Mais je me sens confiné ici. J’ai besoin de…de me sentir vivre, bouger, voyager, découvrir.

Le père hésita. Il sembla réfléchir un instant.

_ Qui t’a attaqué ?

_ Personne en particulier…juste trois ivrognes que le hasard a mis sur ma route…

_ Je suppose que le sang dont tu étais couvert n’est pas le tien…

_ Effectivement, le pays est débarrassé de trois ivrognes. Ils ne s’atendaient pas à ce que je résiste, et l’alcool avait considérablement réduit leurs réflexes.

Eldarion acquiesça. C’avait du être un jeu d’enfant pour l’ancien soldat…plus une exécution qu’un combat…Il remarqua tout de même que son père paraissait inquiet, comme si l’évènement avait une portée bien plus importante qu’il ne le prétendait…

_ Quand retourneras tu en ville ?

_ Dans quelques temps, pour l’instant nous avons tout ce qu’il faut pour rester ici.

Eldarion soupira et sourit, résigné. Son père semblait éviter toutes ses questions en y répondant vaguement. De plus il lui avait menti…Pourquoi ? Quel danger courait il ? Y avait il quelque chose de plus grave ? Que ce passait il qui puisse autant inquiéter son père, ce soldat aguerri ? Tant de questions auxquelles le principal intéressé ne semblait pas enclin à répondre