Les démons

Il s'agit ici d'une race quelque peu spéciale. En effet, les démons seront tous des PNJs, et dans la mesure où notre RP connaitra une certaine évolution, il est déconseillé aux membres de faire des persos démons...voire de les faire intervenir dans les débuts du RP sans consultation avec un des Veilleurs.



Les démons

Le dernier de mes voyages m’a porté vers des terres à jamais stériles et obscures. La sale engeance qui y vit m’emplit de dégoût encore aujourd’hui, et pourtant cela fait longtemps que je n’ai plus eu l’occasion de croiser un de ces êtres sortis tout droit des délires infernaux d’un être aux pensées ténébreuses. Ce pays, si on peut appeler comme ça le territoire situé au-delà de la chaîne des Abassydes, génère une atmosphère qui ferait flancher le cœur des plus braves. C’est pourquoi je n’ai pas voulu pénétrer ces terres profondément, et me suis contenté de répertorier quelques remarques. La première impression qui m’assaillis quand je passais les montagnes était que ces terres étaient habitées d’un pouvoir maléfique d’une puissance jamais vue. Moi-même, j’ai crains rencontrer l’être qui maîtrise cette magie. Car nul doute que derrière cette horde de monstruosités se cache un être supérieur.
J’appris, mais bien plus tard, que mes soupçons étaient bien réels, et que cet être qui se faisait appeler Roi-Démon représentait la plus grande menace que ce monde eut connu.
Un seul et unique passage permettait de traverser la chaîne des Abassydes. En partant de Tirëh je pris la direction du Sud-est suivant le seul chemin menant aux terres démoniaques. Mes premiers pas dans ce pays infernal se posèrent sur un sol rocheux où les ténèbres étaient omniprésentes. A chaque instant je sentais les innombrables démons qui grouillaient aux alentours. Curieusement, ils ne semblaient pas tenir compte de ma présence. Je pus ainsi continuer ma progression sans problème. Mon avancée était monotone mais bientôt la silhouette d’une montagne se découpa dans l‘obscurité. Après avoir parcouru les quelques km qui m’en séparaient et je m’arrêtais à ses pieds afin de l’examiner. A son sommet se dressait une gigantesque citadelle taillée même le roc. Les parois de la montagne abritaient d’innombrable niches et cavernes habitées de monstruosités dont la vue me nouait l’estomac. Je cherchai une entrée puis je m’enfonçai dans un dédalle souterrain.
La roche était creusée d’alvéoles plus ou moins profondes et, tel des taches rouges, seuls la lueur d’yeux menaçant perçaient l’obscurité.
Quelque chose clochait mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Toutes ces créatures avaient un comportement étrange, comme si leur volonté ne leur appartenait pas totalement. Animé d’une vie ‘’normale ‘’ elles semblaient régulièrement s’immobiliser, ou bouger en groupe soudé avec quelques mouvements saccadés.

Au fur et à mesure de ma progression en ce lieu sinistre, un malaise m’emplissait.
J’avançais désormais dans des boyaux creusés dans la roche. Ceux-ci étant très irréguliers, le cheminement n’était pas aisé. A un crochet, je retins mon souffle. Devant moi, la montagne elle-même semblait avoir été forgée et planifiée en une gigantesque forteresse qui remplissait une sorte de grotte dont le plafond se perdait dans l’obscurité. D’énormes stalactites et stalagmites avaient été creusées pour former des tours et les remparts d’obsidienne semblaient inexpugnables.
Je n’osai pas approcher cette citadelle qui m’inspirait trop de dégoût et de crainte. Je fus emplie d’une étrange sensation de vertige, comme si je perdais possession de ma conscience, mes gestes ne me ressemblaient plus….je n’avais jamais ressenti cela…Le pouvoir qui se terrait ici avait quelque chose de terrifiant, je le sentais. Il émanait de ce lieu une atmosphère pesante, presque palpable, qui n’avait rien d’agréable.
Par un effort de volonté épuisant, je me repris en main et filai vers la sortie. Hélas déjà les portes grinçantes de la forteresse s’ouvraient et je vis avec effroi débouler une importante troupe de squelettes qui fondirent sur moi. Parmi eux marchait à grandes enjambées un démon majeur. Cet être de cauchemar mesurait bien 6m de haut debout, mais se déplaçait à quatre pattes. Il était armé d’une épée qui faisait bien ma taille et dégageait une aura qui consumait l’atmosphère autour de lui. Etrangement, l’on n’arrivait pas à le fixer longtemps, notre regard s’écartant involontairement. Il rugit, et lança les deux-fois-nés sur moi.
Mais je n’étais pas sans défense. De plus, en tant que druide la présence des squelettes et autre abominations de la Nature avaient fait naître en moi une haine héréditaire et j‘étais toute disposée à les défaire. Je reculais en m’engageant vers le boyaux qui menait à la sortie puis me retournais. Les squelettes m’avaient suivis, de même que le démon. Plaquant mes mains contre la roche je créai un tremblement de terre ciblé suivit d’un éboulement de la voûte qui surplombait le passage où je me trouvais. La première vague des squelettes fut engloutie et la seconde désossée par les puissantes secousses.
Mais le démon était d’un tout autre ressort et je n’eus que le temps d’éteindre le brasier qu’il avait fait démarrer tout autour de moi telle une cage de feu.. Je reculai encore, m’enfonçant dans les entrelacs des cavernes et grottes en tout genre, toujours poursuivie par mon démoniaque adversaire.

Alors que je courais, des pensées fusèrent en moi. Je fuyais…je fuyais devant un démon, un de ces êtres que j’avais juré de détruire…Décidément, cet endroit agissait imperceptiblement sur chacun, le faisant agir et réagir de manière étrange. Mobilisant ma volonté, je stoppai net ma course et fis face à la créature. J’avais eu tout le temps de préparer le sort qui scellerait son destin et je brandis mon bâton d’if tout en parlant d’une voix sereine, détachant bien les syllabes afin de ne faire aucune erreur de prononciation.
Le démon fut pris de convulsion et d’horribles cris s’échappèrent de sa gorge tandis que le sort d’implosion faisait son effet. Après un pénible moment où la tension fut à son comble, la créature finit par exploser en une puissante déflagration de roches et de restes.
J’en avais fini avec lui, mais ce sort m’avait fait puiser profondément dans mes forces et je dus rester un instant, immobile et haletante, portant tout mon poids sur mon bâton. Non content d’épuiser les forces mentales de tous les êtres vivants qui en foulaient les poussières, ce pays drainait aussi toute forme de force physique…J’ai peur d’envisager ce qu’un séjour prolongé infligerait à un éventuel indésirable…
Mais déjà, sortant des alvéoles, les yeux semblèrent prendre vie et bientôt je fus entourée de créatures hideuses. Trop nombreuses à mon goût, je rassemblai ce qu’il me restait de forces et filai hors de cette contrée maudite sans demander mon reste…